Portrait du mois de février
À travers les « portraits du mois », la Communauté de Communes souhaite mettre en avant ceux qui font vivre le territoire. Rencontre aujourd’hui avec Emmanuel FRITSCH, professeur de musique et directeur artistique des Musicales du Rhin.
Bonjour Emmanuel, pourriez-vous nous présenter votre parcours ?
Je m’appelle Emmanuel et j’ai 54 ans. Je suis né à Mulhouse et j’ai grandi à Riedisheim.
Depuis mon enfance j’ai toujours eu deux grands centres d’intérêts : la musique et la nature.
J’ai commencé à étudier la musique (hautbois et flûte à bec) à l’âge de 8 ans au conservatoire de Mulhouse. Vers 13/14 ans j’ai intégré le conservatoire de Colmar
Parallèlement j’ai grandi au milieu d’une grande exploitation agricole (mon père était chef de culture horticole). J’ai travaillé dans l’exploitation en job d’été et ai fait mes études dans ce domaine. J’ai ainsi obtenu un CAP horticulture et un brevet d’études professionnelles agricoles. Durant ces années de formation j’ai continué la musique. Une petite anecdote sympa : alors que j’étais interne dans une école située dans les Vosges, le proviseur m’autorisait à travailler mon instrument tous les soirs de 21h00 à 22h30 dans les cuisines de l’établissement (inutile de vous préciser que l’acoustique n’était pas la meilleure). À 20 ans j’ai passé le concours d’admission dans la musique militaire à Versailles au 5ème RI. J’ai ainsi réalisé mon service militaire tout en continuant de me perfectionner avec le soutien de professeurs à Paris et à Versailles et en jouant dans de nombreux orchestres parisiens. J’ai eu l’opportunité de suivre la formation de chef de musique militaire mais j’ai préféré rejoindre la vie civile. Ensuite et parallèlement à mon emploi en tant que professeur assistant au conservatoire de Colmar, j’ai suivi des cours de perfectionnement de Hautbois au conservatoire de Meudon où j’ai obtenu un premier prix et à celui de Versailles où j’ai décroché un premier prix en musique de chambre. À ce moment ma vie était rythmée par les trajets de train de nuit entre Colmar et Paris.
Quels souvenirs gardez-vous de cette époque militaire ?
Je garde d’excellents souvenirs de ces quelques années. J’ai pu vivre des expériences uniques et inoubliables : inauguration du tunnel sous la Manche, défilés sur les Champs Elysées, entrées des matchs de foot de l’équipe de France au Parc des Princes, etc.
Quelques mots sur votre retour à la vie civile ?
Après deux années de service dans la musique militaire je suis retourné à la vie civile comme professeur de musique à St Dié des Vosges. En 1996 j’ai intégré l’école de musique de l’actuelle Communauté de Communes Pays Rhin-Brisach tout en conservant un emploi de chauffeur des VIP durant le festival de géographie à St Dié des Vosges. J’ai pu transporter Florence ARTHAUD ou Hubert Reeves par exemple mais cette expérience très enrichissante m’aura surtout énormément appris sur l’organisation d’un festival.
Vous êtes directeur artistique des Musicales du Rhin : quand et comment est né ce festival ?
En 2005, Raymond GANTZ, le président du SIVOM Hardt Nord (aujourd’hui CCPRB) souhaitait dynamiser la collectivité. Il me confie alors le poste chargé de projet pour les Musicales du Rhin. C’est ainsi que le festival a vu le jour et a pu se développer avec également le soutien de Gérard HUG (actuel Président de la CCPRB). Par ailleurs, grâce à mon parcours, un peu atypique, j’ai pu rencontrer des grands noms de la musique militaire et me créer un beau carnet d’adresses. Cela me permet, depuis plus de 15 ans, de réunir des formations nationales et internationales haut de gamme.
Après tant d’années à la tête de ce festival, n’avez-vous pas envie de changements ?
Travailler dans la culture c’est ne pas avoir de certitude. Il est nécessaire de se remettre constamment en question : est-ce que ce spectacle va plaire ? Arrivera-t-on à transmettre les émotions que l’on souhaite ? Le public sera-t-il au RDV ? Nous ne sommes jamais sûr de rien. Cette incertitude permanente est motivante puisqu’elle pousse au renouvellement, à aller toujours plus loin. La routine n’existe pas et cela est particulièrement stimulant.
Aujourd’hui, où en êtes-vous ?
Je suis totalement investi dans les Musicales du Rhin. Le week-end, je dirige plusieurs formations dont un orchestre symphonique en Lorraine (le Symphonic Orchestra de Neuves-Maisons) et un orchestre franco-allemand (CHÜT). D’ailleurs, l’Orchestre CHÜT se produit prochainement (le 12 mars à 15h00 et à 20h00) à Art’Rhena pour un spectacle costumé grandiose « La Reine du Bal ». Je vous donne RDV sur la billetterie site d’Art’Rhena pour plus d’informations (https://billetterie.artrhena.eu/).
Quelles sont vos passions ?
J’ai énormément de passions mais pas assez de temps ! Au-delà de la musique j’aime la géopolitique, le secteur économique et le monde des entreprises.
Une autre passion occupe également une grande place dans ma vie et dans mon cœur : la montagne. Je vais régulièrement à Combloux, un village de charme situé en Haute-Savoie. Le ski, la nature : en toutes saisons c’est un havre de paix et cela me permet de profiter de moments de solitude au calme afin de me ressourcer.
Une citation pour finir ?
« Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ».
Cela rejoint aussi ma passion pour « l’humain ». Pour faire ce métier il faut à mon sens aimer les gens, respecter ses semblables, les comprendre et avoir conscience que nous formons tous une grande famille avec des différences certes, mais un langage commun : la musique.
En guise de conclusion de cette interview et pour illustrer cette idée de cohésion, de travail d’équipe, je souhaiterais remercier les élus de la collectivité (Présidents, Vice-Président(e)s et délégué(e)s communautaires) pour leur entière confiance qui a rendu possible la mise en œuvre et le développement de tous ces beaux projets. À bientôt pour de nouvelles aventures musicales … !